Norman c'est comme normal, à une lettre près

Marie Henry | Clément Thirion | kosmocompany
(Belgique)

17 au 21 avril 2024

Théâtre

45 minutes

L'Histoire

Norman, 7 ans, est un petit garçon ordinaire. Son vêtement préféré ? La robe. Plus sa tenue virevolte et tourniquette, plus il est heureux ! Lorsqu’on lui donne l’autorisation de la porter à l’école, les trajets scolaires se transforment en une descente abyssale. À travers les drôles de regards posés sur lui, sa famille vit, elle aussi, toutes sortes d’étapes pour apprendre à l’aimer tel qu’il est. Et si être « normal », c’était d’être comme Norman?

ÊTRE VRAIMENT SOI-MÊME

Avec beaucoup d’humour et une touche chorégraphique ingénieuse, ce spectacle questionne le rapport à la norme et l’acceptation de la différence. Il remet en perspective les codes culturels du genre sans jamais être didactique, encore moins moralisateur. Norman c’est comme normal, à une lettre près est une ode colorée à la liberté d’être qui on est.

Un mot de Marie Henry

Norman c’est comme normal, à une lettre près est une adaptation pour le jeune public de mon texte Pink boys and old ladies. Dans les deux textes, il est question d’un petit garçon assez banal qui aime porter des robes. Et de toute sa famille toute perturbée qui s’agite autour, comme des guêpes autour d’un bout de gâteau. Comme j’ai tendance à penser que l’on prend trop souvent les enfants pour des idiots et que je déteste faire des concessions, je n’ai pas fait de concessions. Et je constate toujours avec grande joie que les enfants ont bien à nous apprendre, dans leur capacité à savoir lire entre les lignes. Combler les manques. Rebondir avec l’absurde. Broder avec les métaphores. 

Jouer avec la narration, quoi.

Marie Henry

Auteure

Un mot de Marie Henry

Durant une courte période de l’enfance, j’ai aimé porter des jupes. Plus ça tournait, plus c’était gai. Mes parents, eux, souriaient un peu. Dans leur esprit devait flotter cette question lancinante : leur garçon allait-il devenir une « tafiole » ? Quand mon père m’emmenait à un entraînement de football plutôt qu’à un cours de danse, j’affichais un sourire faux pour lui donner l’illusion d’être le fils que je voulais être et surtout, ne poser aucun problème. Fini les jupes.

Il y a quelques années, j’ai lu le fait divers réel suivant : à Berlin, un père a un jour décidé de porter des robes, en solidarité avec son fils qui ne voulait porter que des robes. 

J’ai immédiatement fantasmé cette histoire. Celle d’un papa libéré des carcans masculins et qui va à la danse classique avec son fiston. Je les imaginais déjà tous deux se dandinant gaiement sur le chemin scolaire, super-héros en robes à volants qui volent au vent… Mais dans la vraie vie, les super-héros n’existent pas, et les parents sont des êtres humains qui, comme tous les êtres humains, font des erreurs. J’ai alors imaginé un père évoluant dans un contexte conjugal merdique flanqué d’un fils têtu comme une mule et qui, désemparé, n’aurait juste pas eu de meilleure idée que d’enfiler une robe. Cette histoire-là m’a semblé plus profonde et plus universelle car elle raconte ce que font tous les parents avec leurs enfants : comme ils peuvent.

J’ai confié cette histoire à l’écriture incisive et cruellement drôle de Marie Henry afin d’en faire un spectacle de théâtre pour adultes : Pink Boys and Old Ladies, créé en 2019. Dans une forme scénique déconstruite, nous y dressions le portrait d’adultes aux prises avec leurs contradictions et leurs malaises, dans un espace-temps où se déployait une tension familiale constante. Au centre de ce tumulte parfois obscène évoluait Norman : un petit garçon anormalement calme, habillé en rose, qu’on déplaçait comme on aurait déplacé un pot de fleurs, et à qui on ne donnait ni la parole, ni la liberté d’être simplement qui il était.

Il m’a alors paru nécessaire de prendre le contrepied de cette approche, et de faire parler ce petit garçon afin de défendre son identité singulière. En effet, sans même aborder les droits des LGBTQIA+ partout menacés, le simple fait de ne pas « avoir l’air » hétérosexuel (nous sommes bien d’accord que cette formule ne veut rien dire mais pourtant, elle témoigne d’une réalité) —ou du moins de ne pas correspondre à la norme dominante, suffit encore de nos jours à engendrer des agressions.

Parce que le monde de demain se construit dès à présent dans nos écoles, c’est aux enfants que je veux m’adresser. Avec elles·eux, j’espère entrouvrir, avec humour et sans morale, la possibilité d’un monde où l’on n’aurait plus besoin de faire rentrer les gens dans des cases pour les accepter et les aimer.

Il en résulte un tout autre spectacle : NORMAN c’est comme normal, à une lettre près. Plus qu’une adaptation de la version adulte, c’est une véritable re-création basée sur une profonde réécriture du texte.

Nous y suivons les trajets scolaires quotidiens de Norman, habillé en robe, tout en plongeant dans son regard et ses émotions. En parallèle, nous suivons l’évolution d’un autre personnage: la soeur du père de Norman. Victime de grossophobie, elle ne se permet de faire de la danse classique qu’en rêve…

Dans NORMAN c’est comme normal, à une lettre près, la danse est omniprésente. Elle y est un outil d’expression et de narration au même titre que les mots. Le texte vient charpenter une forme hybride et ludique entre danse et théâtre, faisant la part belle aux corps et à leurs mouvements.

J’espère ainsi transmettre aux spectateur·ices des émotions intenses, questionnant avec joie notre rapport à la norme, pour une ode à la liberté d’être qui on est.

Clément Thirion

Metteur en scène

Extrait du spectacle

L'Équipe

Direction et chorégraphie : 

Clément Thirion

Écriture et dramaturgie : 

Marie Henry

Interprétation : 

Antoine Cogniaux,

Deborah Marchal

Quentin Chaveriat

Création du rôle Norman : 

Lylybeth Merle

Scénographie et costumes : 

Katrijn Baeten

Saskia Louwaard

 

Création lumière et direction technique : 

Gaspar Schelck

Création sonore : 

Thomas Turine

Danse classique : 

Maria Clara Villa Lobos

Régie : 

Gaspar Schelck

Photos : 

Hichem Dahes

Développement et diffusion : 

BLOOM Project

Production : kosmocompany + BLOOM Project | Coproduction MARS/Mons Arts de la scène, Pierre de Lune, Bruxelles, Charleroi Danse, La Coop asbl  Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Service du théâtre, et de WBTD Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International, de La Montagne Magique, Shelterprod, Taxshelter.be, ING, Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge

 

À propos de kosmocompany

La kosmocompany est une structure encadrant le travail de création de Clément Thirion. Acteur, chorégraphe, auteur et metteur en scène, il développe un langage scénique nourri de ses multiples sensibilités. Ses créations portent un regard mordant sur l’humain dans toutes ses contradictions à travers une recherche formelle et esthétique. Cette démarche se développe sur un fil tendu entre lard et cochon, danse et théâtre, douceur et cruauté, naïveté et fatalisme, exigence intellectuelle et simplicité du geste.

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